lundi 22 décembre 2014

Google est en passe de réussir sa mission impossible: fournir un accès Internet grâce à ses ballons

Le Loon Project semblait complètement dingue et irréaliste. Pourtant, aujourd'hui, 75 ballons dérivent dans les airs quelque part aux confins de l'hémisphère sud. Ce projet montre la force de persévérance du géant de l'Internet.


La majorité de la population mondiale ne peut pas se connecter à Internet. Soit faute de moyen, soit faute d'accès disponible. De tous les essais menés pour relier plus de monde à la Toile, le projet Loon de Google apparaît comme le plus délirant. Dans le labo secret Google X, où les moonshots (ou expérimentations aussi dingos qu'envoyer des hommes sur la Lune) sont légion, c'est la dernière dinguerie suprême.
Et il se pourrait bien qu'elle ait un bel avenir.

La 1re fois, ça n'a pas marché, la 2e fois non plus, mais la 61e fois...

Quand le laboratoire de R&D annonça en juin 2013 qu'il planchait sur des ballons Wi-Fi pour rendre Internet accessible depuis les cieux aux régions reculées, pauvres et rurales de la planète, les experts hésitèrent entre scepticisme et dédain –et pour cause. L'idée était d'envoyer dans les airs des centaines de ballons alimentés à l'énergie solaire et de coordonner leurs mouvements en une chorégraphie complexe, afin d'assurer un service continu malgré les rafales imprévisibles et impétueuses de la stratosphère.
«Parfaitement impossible», trancha Per Lindstrand, ingénieur aéronautique suédois qui compte parmi les aéronautes les plus réputés du monde, dans un article de Wired consacré au projet. «Toute la communauté scientifique vous le dira.» Il doutait en particulier de la prétention de Google à construire des ballons capables de rester en vol plus de 100 jours –soit deux fois plus longtemps que les ballons les plus perfectionnés de la Nasa. «Même trois semaines, c'est exceptionnel», pouffa l'aéronaute.
Et pourtant, à l'heure où vous lisez ces lignes, quelque 75 ballons Google dérivent dans les airs quelque part aux confins de l'hémisphère sud, leur altitude s'ajustant automatiquement au gré d'algorithmes savants afin de saisir les courants qui leur permettront de tenir le bon cap. D'ici à 2015, Google se croit ainsi capable de créer un anneau de 80 km de large qui assurerait une couverture réseau continue dans cette région du globe. Et le directeur du projet Loon, Mike Cassidy, prévoit qu'en 2016, Google pourra proposer un réseau de téléphonie mobile LTE alimenté par ses ballons dans des zones rurales d'Amérique du Sud, d'Afrique du Sud et d'Océanie. (Les expérimentations ont débuté dans ces endroits peu peuplés et seront géographiquement étendues par la suite.)

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